Ça m'a pris un an et demi, mais je viens d'avoir une révélation : l'été en France, ou plutôt son absence, n'est pas la simple conséquence de la position du pays sur le globe terrestre. C'est une conséquence sémantique.
L'explication est simple.
Le mot « été », « verão » en portugais, désigne en effet la saison estivale. Mais le même mot est aussi le participe passé du verbe être, qui correspond en portugais aux verbes « ser » et « estar ». « Été » signifie donc aussi « qui a été mais n'est plus », « parti », « envolé ».
On se rend donc compte que la langue française associe pleinement le concept d'été au passé. La saison semble ne jamais arriver. Finie. Partie. Et sans perspectives de retour.
Pour illustrer la théorie, j'ai choisi au hasard une phrase réunissant les deux sens du mot « été » :
. L'été a été pourri.
A l'inverse, en portugais, le mot « verão » se prononce comme la conjugaison de la 3ème personne du pluriel du verbe « vir », venir. On a ainsi la sensation de quelque chose qui va toujours arriver. Et arriver pour de vrai.
Pour ne pas avoir l'air parti pris, j'ai aussi choisi aléatoirement une phrase en portugais qui contient les deux termes cités.
. « No verão, virão gatas bronzeadas de todos os lados », autrement dit: « cet été, les jolies filles bronzées viendront de tous les côtés »
Vous voyez ? C'est une question de perspectives différentes, dues à la grammaire.
Vu qu'il y a des manifs pour tout à Paris, je vais voir si je ne réunis pas quelques Brésiliens pour descendre dans la rue réclamer le changement du mot qui désigne la saison chaude. Peut être « veron », qui ressemble à « verão », mais dont l'orthographe et la prononciation auraient été francisées.
Je ne sais pas si ça va résoudre le problème, mais ça vaut le coup d'essayer.
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