vendredi 29 janvier 2010
Malade comme un chien
Une amie brésilienne m’a demandé d’acheter pour son chien un médicament qui n’existe qu’en France. J’ai essayé.
- Bonjour, je voudrais ce médicament s’il vous plaît.
- C’est un médicament pour chien.
- Oui, je sais.
- Et il est où ?
- Il n’a pas pu venir mais il m’a laissé sa carte bleue.
- Et comment savoir s’il est vraiment malade ?
- Vous pouvez l’appeler. Si vous entendez un long aboiement, c’est qu’il est grippé. Deux aboiements enroués peuvent indiquer une crise d’asthme. Mais si vous n’entendez rien, peut-être est-il déjà mort.
- Quelle horreur !
- C’est vrai. Mais vous pouvez l’éviter en me vendant le médicament que je vous ai demandé.
- Peut-être est-ce un problème alimentaire. Qu’est ce qu’il mange ?
- Quand ses maîtres ne sont pas là, des charentaises aux fils électriques.
- Et quand ils y sont ?
- Dans ce cas des croquettes, allégées de préférence vu qu’il s’est mis en tête de garder la ligne.
- Et ses habitudes ? Il sort beaucoup ?
- Juste dans les alentours. Le pauvre chéri a raté son permis.
- Vu d’ici il a l’air normal.
- Il est normal, madame. Tout à fait normal. Il a juste besoin de ce médicament.
- Je suis désolée, pour ça il aurait fallu qu’il fasse le déplacement.
- Pas possible, madame. Il est au Brésil.
- Ah bon ? Au Brésil ?
- Exactement. Brésil, samba, Pelé.
- Julio Iglesias ?
- Celui-là on l’a expulsé vers l’Espagne encore enfant.
- Il faut l’amener ici.
- Qui ça, Julio Iglesias ?
- Le chien.
- Au fond, c’est pareil.
- Pardon ?
- Laissez tomber. Qu’est ce qu’on peut faire alors ?
- Rien. C’est impossible.
- Et si j’aboyais un peu, ça marcherait ?
- Non.
- Et si je sortais un peu la langue, comme ça ?
- Non plus.
- Avec trois ou quatre puces faisant des sauts sur ma tête, vous me le vendez ?
- Hum, à tout bien y réfléchir…
- Non madame, inutile de regarder le lampadaire là-bas dehors.
- Partez pas, je vais vous donner un no-nos.
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