vendredi 20 mars 2009

Saudade

C’est à la fois cliché et irrésistible. Aller au Brésil est synonyme de chronique de voyage. Chronique de périple de voyage peut-être. Chaque détail a un sens différent quand le chemin pris est celui de la maison que vous n'avez pas vue depuis longtemps. De la nièce qui parle plus que le perroquet du voisin. De la ville qui vous est familière mais étrangement différente pour ceux qui n’y sont pas nés. Des parents, frères et sœurs, grands-parents, oncles, cousins, amis, odeurs, goûts, climats, couleurs et sons desquels on est resté éloigné trop longtemps mais qui sont toujours à vos côtés, où que vous soyez.

Pour certains, le Brésilien est trop nostalgique. Ce n’est pas de notre faute si le mot saudade n’existe qu’en portugais – ou brésilien comme ils disent en France. Ce n’est pas comme “tu me manques“. C’est la saudade. Facile à comprendre et difficile à expliquer. Une fois, en cours de français, la prof a demandé à chacun de nous de choisir un mot dans sa langue et de le traduire aux autres. J’ai choisi saudade. Ca n’a pas été facile. J’ai essayé de rendre hommage à la beauté du mot mais nombre de ses sens ont dû m’échapper.

Dans l’avion, je regarde par la fenêtre. Je préfère les vols de jour aux vols nocturnes, bien que ce soit plus difficile de s’y reposer vu que j’adore observer le ciel et le tapis de nuages. Nuages qui changent de forme à mesure qu’on s’approche du Brésil, où ils paraissent moins denses. D’autant plus quand on arrive en plein carnaval, quand tout est plus léger, plus libre et plus joyeux. Le carnaval est peut être le comble de l’identité brésilienne. Si tant est qu’on puisse définir une seule identité dans un pays grand comme l’Europe. Enfin, tel est l’esprit du carnaval, joyeux et décontracté, ce qui me manque le plus de l’autre côté de l’Atlantique.

Je regarde une fois de plus par la fenêtre et ca y est, on commence à survoler le Brésil. Dans mon Ipod, je mets Pavão Mysteriozo, d’Ednardo, mon premier souvenir musical, quand j’avais 2 ou 3 ans. Chanson que je garde pour les occasions très spéciales. Je suis ému. Je le suis toujours quand je rentre mais cette fois-ci est spéciale, sans que je sache bien dire pourquoi. Une fois de plus, on ne peut expliquer la saudade. Peut-être est-ce vraiment compliqué. Ou bien est-ce seulement ça.

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